Entretien avec Christian de Portzamparc - Immobilier de bureaux

Batiactu 06/10/2009

A l'occasion de l'inauguration du siège de Bouygues Immobilier à Issy-les-Moulineaux, Christian de Portzamparc, l'architecte de cette tour, nous livre son point de vue sur l'immobilier de bureaux. Quelle est sa vision de l'architecture d'entreprise ? Comment imagine-t-il les quartiers de demain ? Réponses.

Batiactu : Vous venez d’inaugurer le siège de Bouygues Immobilier. Pourquoi avez-vous choisi de mêler deux écritures architecturales pour cette structure ?

Christian de Portzamparc : J’avais l’intime conviction qu’il ne fallait pas tout faire dans le même matériau. Je ne voulais pas d’un aspect unique tout lisse en verre. L’idée est d’inventer la ville d’aujourd’hui et de demain qui doit apprendre à maîtriser la diversité des architectures. Si vous avez des avenues avec des immeubles lisses, tout devient froid alors que dans un paysage varié, le «lisse» devient un joyau. Je crois en cette complexité et cette saveur. Effectivement, c’est plus facile de se dire : «on fait tout pareil», mais j’encourage la diversité.

Batiactu : Quel est votre vision de l’architecture de bureaux ?

Christian de Portzamparc : Chaque projet est unique car les clients et les sites sont tous particuliers. Mais il est important d’apporter à chaque projet transparence, circulation et fluidité, mais également de dégager un maximum de luminosité. Il faut également penser au confort thermique. De plus, il est important que les salariés voient l’extérieur.

Actuellement, je travaille sur la réalisation de l’Hôtel de Région Rhône Alpes à Lyon et nous avons misé sur la création d’un atrium public de manière à dégager un maximum de lumière et d’offrir un site agréable à tous.

Batiactu : Plus généralement, comment imaginez-vous la ville de demain ?

Christian de Portzamparc : Tout comme je l’ai expliqué pour l’immobilier de bureaux, j’encourage la diversité. Dans le quartier Masséna à Paris, j’ai travaillé avec des architectes par carrefour et par morceaux de rues. C’est exaltant de jouer sur les contrastes, les formes et la relation entre ces différentes architectures. Dorénavant, nous ne sommes plus dans des aspects continus. Aujourd’hui, on pense à faire passer la lumière grâce aux formes mais également à travers les fenêtres qui permettent également d’avoir des vues lointaines. Mon idéal, c’est de faire des bâtiments de dix étages mais aussi d’autres de trois étages et de jouer sur les volumes. Mais l’essentiel de tout ça, c’est de vivre bien.

Propos recueillis par Céline Galoffre (05/10/2009)